L’esclavagisme et le colonialisme ont racisé les féminités et les masculinités réunionnaises (viol, animalisation, sexualisation), ils ont fait obstacle à des manières réunionnaises de faire famille et communauté ; l’accès à la terre et au capital ont été entravées pour les classes populaires et racisées ; les luttes pour la langue, la culture, l’émancipation, l’autonomie et l’indépendance ont été réprimées puis disciplinées et neutralisées ; les récits des luttes séculaires pour la liberté et l’égalité ne sont pas célébrés ; les liens qui nous unissent au monde india-océanique, aux terres et cultures des ancêtres ont été folklorisés. L’universalisme français abstrait continue à nier l’impact du racisme structurel et systémique dans sa conception du monde.
— Extrait de la préface de Françoise Vergès
Dimensions : 15.5x20 cm
Pages : 36